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Coccinelle et Clémentine
28 septembre 2007

La terre est si belle vue du ciel

clementine

J'ai été au bout du monde, au plus loin possible, de l'autre côté, et j'ai revu en chair et en os deux personnes que je ne connaissais plus que visages pixellisés et voix décalées, j'ai écrit ailleurs, pour donner de mes nouvelles, j'ai pensé à écrire d'autres choses mais sans le faire vraiment, puis en revenant je me suis reconnectée ici, avec le même engourdissement que lorsqu'on reprend son trousseau de clés de maison après de longues vacances - un engourdissement familier, tout aussi naturel que perturbant -, j'ai repris le travail avec (trop) d'entrain, eu plein d'aventures notables avec des lecteurs, j'ai été à une fête de profs, revu des amis, changé d'ordinateur, et tout cela aurait à chaque fois pu faire l'objet d'un billet ici.
Je venais ici, j'ouvrais la porte, je la refermais.
Amusant comme tout se fait naturellement, cet endroit n'est plus mon endroit, et je ne sais pas pourquoi. Si c'était mon petit copain je lui dirais "on reste amis". Et il ne voudrait pas et je ne le verrais plus jamais. Là au moins je peux revenir si je veux. Mais je n'y suis plus bien.
Et puis avant-hier j'ai écouté Clémentine, et je me suis rappelé que c'était elle aussi Clémentine, qui part dans sa bulle bleue, et pour qui tout va beaucoup mieux quand Héméra lui tend les bras, et tout a été si parlant.

Ce soir, je suis retournée faire du théâtre.
Oh, un atelier comme il y en a mille à Paris : cher, plein de mots-concepts, de garçons échevelés, de filles avec les doigts qui sortent du pull, de volontaristes agaçants. C'était juste une réunion de contact et je ne sais même pas si je vais réellement m'inscrire.
Mais j'y suis retournée. Ce n'est pas dicible, ce que ça signifie.

J'ai à nouveau visionné, comme ça m'arrive cycliquement, le chemin parcouru. Mon chemin plein de pointillés, dont j'essaie de faire un dessin cohérent, régulièrement. Quand je pense que lorsque je rencontre des adultes je ne dis plus "Eh bien moi, je suis actrice", que ma belle-famille me connaît comme prof reconvertie bibliothécaire et non en Scarlett Johansson de Match Point... Aujourd'hui ça me paraît normal. Et confortable.
Mais je n'oublie pas que je l'ai été, que j'ai connu ces moments-là, où on te dit "Mais combien de temps vas-tu insister ?" et que tu veux partir sous la pluie, et ce ne sont pas de bons souvenirs mais ils sont importants, et je sais aujourd'hui pourquoi tout ça c'était trop pour la petite insecure que je suis.

Clémentine avait des ennemis vilains mais bien définis, et elle avait sa protectrice, elle était rousse et avait une robe bleue, et son chat roux s'appelait Hélice.

Non, décidément, je n'aime plus écrire ici.

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Commentaires
S
Ça me fait très plaisir ce tu dis là Nath. Vraiment !
N
Je n'ai pas l'impression que tu abandonnes vraiment, au contraire, je pense que tu donnes à ta passion une véritable chance. Je bosse avec/pour des comédiens depuis longtemps et ceux qui ont garder un amour intact pour leur métier sont plutôt rares. A courir après les cachets sans regarder, on finit forcément par oublier ce qu'on aimait à la base... Je crois qu'à un niveau amateur ou semi-pro, les comédiens sont beaucoup plus heureux et sains, aussi...<br /> <br /> Sinon je vis à peu près la même chose avec la musique. Dans mon coin, en amateur, j'ai l'impression que ça m'apporte beaucoup plus que lorsque je cherchais désespérément des musiciens pour monter des projets, sans doute trop ambitieux, qui ne voyaient jamais le jour.<br /> Tant qu'il y a le plaisir!<br /> <br /> En tout cas: Merde!
S
Brett : bah, qui sait. Je suis sûrement versatile dans les 2 sens.<br /> <br /> Pingouin : il y a un moment où il faut être honnête : j'AI abandonné. Je ne serai pas actrice professionnelle, je ne vivrai pas de mon "art"... Est-ce que c'est si grave que ça ? Non. Faire du théâtre en amateur, sans la pression, pour le simple plaisir, je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de déprimant. <br /> La société 'success story à tout prix' m'emmerde de toutes façons, et c'est très libérateur de sortir de cette pensée-là.
P
Ce message me déprime...<br /> <br /> Et moi qui pensait que justement, tu n'abandonnais pas le truc, avec cet atelier, que tu disais merde à ceux qui pouvaient penser comme ça...<br /> <br /> A noter que ce n'est pas la famille de ton compagnon d'alors, comme dans Match Point, qui t'envoyait sous la pluie...Bref, je sais pas vraiment pourquoi j'écris ça, peut-être simplement pour qu'il n'y ait pas de confusions.
B
Dommage que j'ai commencé a te lire si tard
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