Cet insupportable trac
Je me rends bien compte que j'angoisse essentiellement pour ce qui compte vraiment. A savoir la scène, et, dans ce cas précis, un entretien pour un boulot, qui, pour la première fois de ma petite vie, m'intéresse réellement et n'est pas intellectuellement trop pourri.
Je me rappelle d'un partiel de latin, pour lequel je n'avais absolument rien foutu, rien de rien, j'avais atteint la limite de saturation. Moi, la super-bonne élève, j'aurais dû me tordre en deux de trac, passer la nuit sur mes feuilles de cours, ou au moins stresser, pour la forme, devant la perspective de me taper un 2, mais rien. Je m'en foutais tellement. J'avais autre chose en tête, le théâtre, ce mec aussi, sur lequel putain j'ai perdu tellement de temps. Enfin, j'y suis allée, les mains dans les poches, la tête légère, en ayant juste relu les premières pages du cours. C'est sur ces pages que le partiel est tombé, j'ai eu 18. Voilà, c'est une petite anecdote que j'entretiens soigneusement dans le tout petit jardin des situations pour lesquelles j'ai été protégée par une chance folle, pour ne pas oublier que à une époque moi aussi j'avais une sorte de confiance aveugle, parfois.
Jusqu'à demain je vais donc me bourrer d'Euphytose et de plantes en tout genre, en essayant de résoudre le problème maximal du moment : quel pantalon mettre. J'ai un pantalon marron large, évasé, avec des grandes poches, qui traîne un peu par terre. Trop décontracté. J'ai un pantalon vert moche qui me fait un gros cul. Mauvais pour la confiance en soi. J'ai un pantalon noir que j'ai acheté dans un boutique de pétasses (bah Pimkie quoi) y'a environ 5 ans. Même diagnostic. J'ai des pantalons en velours. Sérieux mais trop chauds, et pas très beaux. Et puis j'ai des jeans, dont un déchiré de partout et un autre super trop moulant. Hmm.
Voilà ce que c'est de vouloir économiser sur les fringues. Si une bonne âme parisienne a un pantalon super classe à me prêter... *nan mais j'déconne en fait*