Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Coccinelle et Clémentine
19 septembre 2005

Régulièrement, j'oublie

J'oublie ce que ça fait de se réveiller trop tôt, d'entendre les bruits de la circulation qui augmentent peu à peu, d'entendre les talons de la voisine du dessus qui s'active, de n'avoir qu'une seule envie, ne pas sortir de cette couette tellement moelleuse et tellement chaude, de sortir un bras, une jambe, puis de se recouvrir, pour se protéger de tant d'agressivité, de se blottir contre le quelqu'un avec lequel on vit, qui dort encore à poings fermés, de se réfugier dans sa chaleur, et de rester là.
Oh, ça ne dure pas bien longtemps, c'est assez court comme moment, on finit par se lever et puis, un peu plus tard, on est bien content de ne pas avoir gâché la moitié de la journée par une grasse matinée, et on se dit que c'est bien d'avoir une vie normale et un rythme normal, comme tant de gens, et comme nous-même, à cette époque lointaine de l'école, du collège et du lycée.
N'empêche que ce moment, si court soit-il, est d'une violence assez rare. Quitter la couette, quitter la douceur, je sais pas si c'est parce que ça rappelle la naissance, ce traumatisme, cette vie infligée, ce froid, ce sentiment d'engourdissement, mais je trouve ça terrible, même pendant quelques secondes. C'est le début d'une journée normale, d'une journée de compromis, comme tout le monde en fait. Et puis après très vite je rentre dans le moule, je me dis que je suis vraiment une larve et une privilégiée d'avoir le droit de penser comme ça. Au bout d'une semaine de ce rythme, les quelques secondes se transforment en brefs éclairs, le lever est de moins en moins difficile, bien sûr. Mais jamais cette pensée ne disparaît complètement. Et puis il suffit d'une toute petite semaine de "vacances" ou simplement une semaine sans horaires fixes le matin, et très vite tout cela revient.

Oh bien sûr parfois ça vaut le coup de se lever si tôt.
J'aurais bien pu venir habillée en frite géante, avec un chewing-gum et un mitraillette, je l'aurais eu quand même, ce poste. Parfois la vie est tellement injuste... (Bon ok ok je ne vais pas me plaindre AUJOURD'HUI)

Publicité
Publicité
Commentaires
K
Tu décris parfaitement ce moment que je déteste au point de douter de tout.
P
Il fallait donc mettre une jupe puisque tu pouvais venir en frite géante... quel gâchis..
M
L'horreur absolue condensée dans les quelques minutes du réveil. L'envie terrible de se recoucher parce que faich, le boulot, et que la fatigue est toujours dans les yeux...BouH.
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité