A seven nation army couldn't hold me back
Je me suis réveillée fatiguée ce matin, parce que pas assez dormi, parce que froid, parce que pas envie.
Je me suis levée quand même, un concours blanc finalement c'est important.
J'ai voulu manger des céréales et je n'ai pas pu.
Et puis quand j'ai ouvert ma boîte aux lettres, en partant, j'ai trouvé dedans une enveloppe carrée avec un timbre en forme de coeur, et je me suis dit, tiens, qui ça peut bien être, et je l'ai prise, et c'était mon amie Fleur qui m'écrivait, depuis l'autre bout du monde. J'ai ouvert sa lettre le plus délicatement possible et je l'ai lue, dans la rue, en attendant mon bus.
Et j'ai pensé à elle, j'ai pensé à sa force, à sa détermination, à son courage, à sa liberté surtout, et j'ai regardé autour de moi, et la réalité s'est un peu modifiée. Je me suis sentie dans un clip de Michel Gondry et j'ai commencé à marcher, à avancer, à monter les escaliers de la fac et à traverser les salles, à parler à une fille de ma classe à qui je n'avais jamais parlé - et elle a l'air plutôt normale, et très jolie - et puis j'ai senti qu'il ne pourrait rien m'arriver de mal aujourd'hui, malgré les contretemps et les actes manqués et les aliments qui ne passent pas. [Mais finalement c'est plutôt bien, je vais peut-être même pouvoir rentrer dans mon pantalon jaune, à force, ça a ses bons côtés.]
Là maintenant je pense surtout que Fleur me manque et qu'elle ne passera plus à l'improviste chez moi avant un long moment, mais après je regarde sa carte et je me dis qu'on a failli se noyer ensemble et qu'on en est toutes les deux sorties. Même moi.