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Coccinelle et Clémentine
4 février 2009

The Net Ultimatum

Quand, à quelques jours d'emménager à Laïonne, je me suis retrouvée sans toit, il y a eu un gros vent de panique, suivi d'une sorte de miracle à base d'amie de lycée mariée-un-enfant retrouvée via Facebook qui avait une collègue qui avait une copine qui partait en stage pendant 3 mois et qui voulait bien sous-louer son appart pendant ce temps, surtout à une copine d'une copine d'une collègue. Vous pensez.
Appart top (excepté le clic-clac maléfique), dans un quartier top, avec tout ce qu'il faut comme accessoires et commodités, vu que la fille vivait dedans, et avec, surtout, détail important, une connexion internet.
Et puis voilà, en un battement de cil l'échéance est arrivée, son stage se finit la semaine prochaine.
Je viens de passer des jours à écumer les sites immobiliers pendant les cours (au moins ça m'aidait à me maintenir éveillée), à téléphoner par-ci par-là pendant les pauses, à redouter de me retrouver dans les quartiers pourris et désertiques que je connais maintenant un peu, du style Alors pour les courses oh ben c'est GÉNIAL vous avez la Part Dieu à à peine 20 minutes ! (moi et les centres commerciaux, c'est inutile d'insister, d'autant que celui-là est réputé comme "un des plus gros d'Europe" >>> shoot me now.)
Et puis, assez rapidement finalement, j'ai trouvé quelque chose, dans le même quartier bien sympa, je l'ai visité avec mon amoureux, de passage la semaine dernière... Pas de gros coup de cœur, plutôt même quelques craintes (rez-de-chaussée, pas de vraie porte d'entrée, froid ambiant...), mais comme j'aime bien le coin et qu'à vrai dire j'étais un peu, comme on dit si joliment, acculée, je me suis engagée.

Aujourd'hui, signature, et dieu sait combien je déteste ça. Être à l'affût du moindre mot (là par exemple, prise de tête pendant une bonne demi-heure avec gestionnaires, conseillers juridiques, pour simplement cocher une case "résidence secondaire" à la place de "principale".), signer sans broncher des trucs où on te dit que bon la zone est inondable, et que bon, énergétiquement parlant, c'est pas gégène, et que si tu ne veux pas mourir de froid tu vas casquer, mais bonne nouvelle, pas de plomb, vous pouvez même lécher les murs madame si vous voulez (ok poulette chacun ses fantasmes), une paraphe ici madame (c'est pas masculin, paraphe ?) et là aussi et là et là et il y a encore ces trois exemplaires haha je vous fais faire de l'écriture hein. Pourquoi tous les agents immobiliers sont des clones les uns des autres ?
Et puis, l'état des lieux. Pire encore, surtout pour un meublé. Surveiller le moindre truc et vérifier que la nana met bien ce que tu lui dis, les bonnes lettres dans les bonnes colonnes. Oui non là 'Bon état' je ne pense pas non. Et forcément des trucs qui déconnent, ah oui la chasse d'eau fuit en effet, je vais vous faire venir quelqu'un madame ne vous inquiétez pas. Et forcément des trucs crades un peu partout puisque, je le découvre de plus en plus, il semblerait que ce soit totalement has-been de faire un VRAI ménage quand tu te barres d'un appart. Les gens sont des porcs.
Et enfin, évidemment, toujours la crainte que mes pires ennemies (et bientôt les vôtres) soient tapies dans un coin et re-transforment ma vie en un cauchemar. Plus jamais je ne pourrai être tranquille en arrivant dans un nouveau lieu (appart, maison, hôtel), ni même en hébergeant innocemment un copain. Plus jamais. Un jour vous comprendrez, même si je ne vous le souhaite pas.

Donc, comme le témoigne cette diarrhée verbale en tout point passionnante, très dans le style "eh bien madame Michu, on avait besoin de parler", je crois que je viens de vivre une fin d'après-midi en soi déjà extrêmement stressante.

Et pourtant, ce n'était que le début.
A peine la nana sortie de mon nouveau chez-moi, après un rendez-vous dont elle n'avait sûrement pas pensé qu'il durerait une heure et demie, quelques vérifications faites, quelques déconvenues plus tard (la chasse d'eau a VRAIMENT un gros souci), les clés en mains, je sautille joyeusement vers l'agence SFR d'à côté pour leur demander gentiment une connexion internet : j'ai encore une semaine à passer à Laïonne avant mon stage, alors autant dire que ça m'est vital, et ça l'est d'autant plus pour les deux blocs de 6 puis 4 semaines qu'il me restera à tirer jusqu'au mois de juillet.
Et puis, après l'appel fatidique au service des bidules, il s'avère que la ligne téléphonique n'est pas construite. Et ça, ma petite dame, autant être honnête, ça prend quatre semaines. Je réfléchis vite dans ma tête : je reste une semaine encore puis je pars en stage un mois à Paris et à Londres, puis je reviens... Peut-être jouable ? Sauf que non, madame, pendant cette période, les techniciens ont besoin d'accéder à l'appartement, la ligne doit être testée, etc.
En gros ? C'est mort. Je me renseigne alors sur les clés 3G et m'esclaffe en voyant les prix des FORFAITS. Oui oui, des forfaits, avec un NOMBRE D'HEURES LIMITÉES.

Et là, je me vois, seule dans ce grand studio gelé, emmitouflée dans un manteau, face à un ordinateur vide. Plus de skype, plus de distractions, de vidéos, plus de petit dèj avec les nouvelles fraîches, plus de services à portée de main.
J'imagine bien qu'il y a des gens qui vivent sans internet... Mais moi, rien que d'y penser, c'est tout simplement l'horreur. Oh la vilaine technophile. [Et ma camarade ce midi qui se fout de moi alors que je m'enflamme (apparemment) en lui expliquant ce qu'est Netvibes.]

Je passe en ce moment-même ma dernière soirée dans ce petit appart cool avec sa connexion internet et j'aurais envie de tout happer, d'un coup, de passer la nuit sur le web s'il le faut, comme avec un amant qu'on quitterait pour longtemps.

Plus sérieusement, que vais-je faire ? Comment survivre ? Je me vois déjà arriver le matin super tôt à l'école et me jeter sur les postes, et y rester le soir jusqu'à 19h55... Mais ensuite ? les soirées à la maison ? Alors oui, je vois le genre : tu pourras écrire, tu pourras lire, tu pourras faire des choses, qu'est-ce que tu crois, la vraie vie existe.
Mais passer toutes les semaines sans voir son visage ?
Sans couper la connexion et la conversation vidéo depuis le fond de mon lit, jamais avant d'être sûre que le sommeil va m'emporter ?
Je ne crois pas en être capable...

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Commentaires
S
@ Mick Kelly : Pour les notes je ne sais pas trop, j'ai toujours éventuellement internet à l'école si j'ai le courage d'y rester exprès après et avant les cours... Et puis bon, ce n'est pas comme si la régularité était une des mes caractéristiques principales.<br /> Pour le lien, désolée ! Mais c'est d'utilité publique !<br /> <br /> @ caro : Merci, c'est ça qui est bien sur la "blogosphère", il y a beaucoup plus de gens susceptibles de me comprendre qu'ailleurs...<br /> <br /> @ Blythe : Merci merci. Pour le stage, c'est en fait très rare que ça se fasse à l'étranger, j'ai beaucoup de chance (même si bon à la base ça aurait pu être Washington, raaaah... Et même si là je ne fais qu'une semaine sur les 4 à Londres... mais le reste à Paris, alors je ne me plains pas.)<br /> <br /> @ Junko : Je te remercie encore ici. Et moi non plus je n'aime pas le téléphone, de manière générale, à part avec lui. Mais en fait, le portable ne passe quasiment pas dans mon nouvel appart ! Mais une solution pointe peut-être le bout de son nez, j'attends de voir...<br /> <br /> @ Tink Again : Oui, surtout quand il y a pas moins de 3 prises de téléphone dans un studio !!! Mais bon, il y a du nouveau en fait, je ferai une nouvelle note, ou pas, mais peut-être que tout espoir n'est pas perdu. Je croise les doigts.
T
Bouh! Autant pour les films il y a toujours le moyen de se mettre un DVD, de faire le plein de choses quand tu passes sur Paris, etc. Mais pour la communication, le manque de skype c'est atroce ça...<br /> Et je ne comprends pas comment un appart ne peux pas avoir de ligne téléphonique, c'est hallucinant quand même ça. Le style de truc que tu ne penses pas à vérifier tellement c'est pas logique!<br /> Bon courage et tout cas et bonne dernière soirée à profiter.<br /> *après t'as toujours la solution de séquestrer la propriétaire qui te sous-loue l'appart*
J
J'ai vécu la même chose (pendant 2 mois, argh) et je m'en souviens encore (mon forfait téléphone portable aussi s'en souvient, c'est la période de ma vie où j'ai téléphoné assidument alors que j'ai horreur du téléphone). Enfin je peux compatir, te souhaiter du courage, je crois que ça ne changera malheureusement pas grand chose. Je t'envoie des pensées de soutien, sait-on jamais, ça ne peut pas faire de mal en tout cas.<br /> <br /> Sinon, en te lisant, je me disais : je suis à Laïonne aussi alors je dois pouvoir faire quelque chose pour elle mais... J'aurais pu t'héberger provisoirement (j'ai un petit appart mais une chambre d'ami supportable à court terme) et te faire profiter de ma connexion wifi, mais tu as déjà signé et dois être présente dans ton nouveau logement de toute façon. En tout cas, si jamais je peux t'être utile en quoi que ce soit dans cette ville, n'hésite pas à me mailer. Cette proposition est un peu bizarre parce qu'on ne se connaît pas réellement, mais je te lis depuis longtemps alors...
B
Ouh ma pauvre, je compatis parce que je ne sais pas comment je ferais à ta place, un jour san sle net est déjà dur ! Pourvu que ça passe vite quand même. Et cool pour le stage à Londres (je ne pensais pas que ça pouvait se faire à l'étranger !), bon courage !
C
ha et je n'explique plus netvibes aux copines, elle me prenne pour une folle à chaque fois...!
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