A day off
Et voilà,
officiellement depuis cette semaine, ce boulot est devenu celui où je suis restée le plus longtemps de ma courte vie.
Est-ce que ça a un sens ?
Eh bien dans une existence où je m'efforce
[parfois]
à gommer toute
idée de signification,
à tort,
[la plupart du temps],
alors pour une fois
pour
une fois oui, ça en aurait presque un.
A en juger bien sûr non par mon salaire ni par le caractère
glorieux
de ce travail.
Plus peut-être par ce sentiment
d'être à ma place.
Pas forcément à ma place parmi mes collègues - à ma gauche les mâles bedonnants et mal habillés, qu'on devine asexués par résignation, à ma droite les femelles irascibles, qu'on devine frustrées par choix ou par manque de confiance.
Heureusement les clichés n'ont pas que la vie facile et il y a aussi des gens sympas et équilibrés.
La majorité, peut-être.
De là à en déduire que je me trouve sympa et équilibrée ?
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Mais - effet de cette durée de mon contrat ? - à côté de ça tout le monde depuis hier me dit "Ohlàlà dis donc tu as l'air épuisée", vous savez, comme dans les films parfois ou dans les séries,
enfin en tout cas pas dans la vie réelle,
quand les gens essaient de faire bonne figure
- ou parfois quand ils ont une maladie mortelle ou de graves soucis -
et que tout le monde leur dit "Ça n'a pas l'air d'aller."
Alors qu'au fond j'ai déjà été, il me semble, bien plus épuisée que ça,
mais ça n'arrive que très rarement, qu'on me le dise, "Ça n'a pas l'air d'aller".
[Parce qu'en fait soit j'ai l'air d'aller, soit je craque - jamais pu être dans l'entre-deux, même avec ma maman.
Surtout avec ma maman ?]
Du coup un jour de congé presque forcé.
Un vendredi entier.
Pour moi.
Et mine de rien ça fait bizarre.
Ça me paraît immense.
Dormir, prendre un vrai petit déjeuner en prenant mon temps, flâner sur le web, regarder le Magazine de la Santé, aller chez le médecin, faire quelques boutiques, lire, regarder The L-word, écrire, classer, faire plein de choses que j'ai à faire, [faire une liste de toutes ces choses], laisser la télé allumée et découvrir ébahie ce qui s'y passe, nager, dormir, faire le point.
Et soudain une journée ne suffit plus.