Fins de journées

Voilà ce qui m'attend, moi, quand je rentre du boulot et que je ne suis terrassée ni par une crise de migraine ni par la fatigue.
Oui je sais c'est de la pure frime ce que je suis en train de faire. Quand je pense à tous ces gens qui PAYENT pour avoir un ABONNEMENT dans une piscine MUNICIPALE où grouillent des insectes et des poils et des vieux lubriques et où tu ne peux pas nager sans te faire taper la gueule par les VRAIS NAGEURS ou par les MAMIES qui nagent une sorte de brasse sur le dos comme un mollusque indifférent.
Alors que moi pouf, quelques pas, quelques étages gravis, et me voilà telle une naïade dans son bassin privé.

Bon ok j'avoue, en vrai c'est pas tout à fait assez glamour.
Il faut déjà dire que pendant tout l'hiver j'ai traîtreusement délaissé ce dernier étage et son joli bassin parce que je suis pas très courageuse comme fille et que j'étais plutôt du genre à crier 'couette' et à appeler tout le moelleux et toute la chaleur du monde dès mon retour à la maison. Mais avec le mal de dos et les fameuses petites rondeurs disgracieuses chères à Pierre Dhostel, je retrouve peu à peu la motivation d'y retourner. Avec les petits ennuis que ça suppose : par exemple croiser ses voisins dans l'ascenseur, eux en manteau et moi en tongs et peignoir. Ou encore se glaglater dans les couloirs parce que l'hiver n'est pas si loin et que là-haut le vent souffle mine de rien. Mais après quand je vois cette piscine vide, la surface lisse de l'eau, le bleu, les lumières, tout Paris qui vit et bat comme un coeur géant avec la Tour Eiffel qui scintille, je serais partie pour des heures et des heures de nageouille. Et mon dieu que ça fait du bien. Meilleur sommeil, fatigue à peine accentuée, et surtout la sensation d'être une fille SAINE. Oui oui même au bout de cinq minutes. Il m'en faut peu faut dire. C'est comme quand je mange des haricots verts nature ou ce genre de choses.

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Aujourd'hui à 19h30, accablée par la fatigue accumulée et le décalage du week-end de débauche, je me suis endormie doucement comme un chat et j'ai rêvé que je retournais au Salon, toujours avec mon T-Shirt des Pipettes mais sans mon gros manteau chaud sous le bras. J'y allais en skate-board pour y voir je-ne-sais-plus-quoi (mais c'était très chouette et très important) mais comme c'était le soir il faisait un peu froid, et arrivée Porte de Versailles je m'apercevais que je ne pourrais pas rentrer à nouveau parce que je n'avais ni badge ni invitation. Je rebroussais alors chemin et sur le sol je retrouvais une pochette en plastique transparent qui m'avait appartenu il y a des années, avec de très vieilles affaires à moi dedans. Je me disais alors "Ah, voilà une jolie anecdote à raconter sur mon blog : des années plus tard, elle retrouve de vieilles conneries sans importance". Et dedans il y avait plein de choses comme des tickets de cinéma et des accessoires à la con genre une bague à fleur - mais je ne me rappelle plus bien. Et il y avait surtout un chapeau melon en plastique transparent. Et ensuite je retrouvais ma soeur dans un appartement qui avait été à moi mais que j'étais en train de quitter et là il y avait toute une armoire avec de vieux vêtements et objets que j'avais oubliés, des foulards, des vêtements. Et là, le plaisir de retrouver disparaissait, tout devenait plus encombrant qu'autre chose. Ma soeur me disait alors des trucs bizarres sur les départs, et j'essayais mon chapeau melon transparent devant un miroir et franchement c'est trop bien un chapeau melon transparent, parce qu'on ne le voit presque pas. Mais un petit peu quand même.

Comments

[Tink again]

Cette piscine est bien, cette photo est belle, et de la voir ça me donne envie de faire un cible "films avec des piscines"... Je crois que comme toi j'aurai la flemme d'y aller en hiver, mais en rentrant des cours de danse, souvent je pense à ton appart et je me dis "Ha si seulement j'avais une piscine au dernier étage de mon immeuble comme Stella..."

[Vincentvinz]

Je me souviens d'un immeuble comme celui que tu décris, avenue d'Italie, en été. J'y mangeais des mangues. Je me demande bien qui peut y habiter aujourd'hui.

[Josaudio]

Tu m'as convaincu, je veux un chapeau melon transparent moi aussi !