Journées de juin
[écrit le 13 juin]
Le délicieux supplice d’être enfermée dans une salle de cours tandis
qu’une douce brise agite les feuilles vert profond des marronniers,
devant un ciel tout bleu.
Le bruit des balles de tennis sur de la terre battue.
Les feuilles de cours impossibles à relire.
L’envie de faire des tas de choses qu’on n’a pas le droit de faire
parce qu’on n’en a pas le temps – envie qui ne sera jamais aussi forte
une fois qu’on l’aura, le temps.
L’angoisse des dates qui se rapprochent, mêlée à l’attente
bouillonnante de l’heure de la délivrance.
Le vertige de se dire que c’est peut-être la dernière fois, qu’en juin
prochain on sera peut-être une vraie adulte, qui ne va plus en cours et
qui ne passe plus d’examens.
Les filles qui sentent bon dans les métros bondés, leurs colliers,
leurs petites chaussures légères, leurs peaux qui rougissent ou
brunissent et transpirent, un tout petit peu.
Plus qu’une semaine et un jour (ou deux) avant que j’aie des cheveux oranges.