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Coccinelle et Clémentine
10 mars 2006

Le Parfum

Ce matin, en me préparant pour aller en cours, le corps encore humidifié de la douche et exhalant légèrement quelques effluves du gel douche Tahiti noir (çui qu'est fait pour les hommes normalement, sauf que zut), alors que des petites fleurs et que des dieux aériens flottaient autour de moi comme autour d'une Venus de Botticelli, une odeur nauséabonde a soudainement attaqué mes narines fraîches et ouvertes comme de petits coquillages. Quelques froncements de nez (caractéristiques de ce genre de désagréments) plus tard, j'ai voulu comprendre d'où, pourquoi, comment, et je me suis mise à la recherche d'une charogne putrescente sous mon lit ou d'un excrément de dragon placé dans mes affaires par un lutin facétieux. Mais rien de tout cela. Je m'aperçois que cela ne vient pas précisément de ma chambre ; je pense tuyauterie qui refoule, comme dans la pub pour wc-net canalisation, celle où la fille se reçoit dans la gueule un gros vent vert d'odeurs vilaines et elle fait "aaaaaah". Quelques minutes plus tard, vêtue de mon manteau épaisseur triple, je sors sur le palier et là, révélation : l'odeur est encore plus forte. Comme toujours dans ces cas-là, une seule idée me traverse : Mme Vioque, juste en face, depuis combien de temps ne l'ai-je pas croisée. Je ne sais pas ce que ça sent, moi, une Mme Vioque décomposée, alors je me dis que c'est tout à fait possible. Et puis ma mémoire me sauve en me montrant un flash d'elle dans la rue, il y a au plus 2 jours. Soulagement : je n'aurai pas à appeler la police, tout ça. Arrivée dans le hall, les froncements de nez s'intensifient, bye bye charognes, excréments, cadavres, je comprends qu'il se passe des choses, des choses plus importantes, des choses qui me dépassent. J'ouvre la porte de mon immeuble et là, c'est une marée putréfiée qui fouette violemment mon odorat. J'avance et je vois un véhicule de type travaux urbains, avec des jolies barrières grises et vertes autour, et de derrière s'échappe une fumée épaisse. J'avance et je vois de grosses canalisations sorties de sous la terre, quelque peu souillées. "Ça sent le souffre, mais plus jamais la merde", dit-il, eh bien en fait si. C'était le début d'une looooooongue journée.

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